• Geiko

    Une geisha, plus souvent appelée geiko à Kyōto, est au Japon une dame de compagnie raffinée, réservée à une clientèle très aisée, dédiant sa vie à la pratique d’excellence des arts traditionnels japonais. Le mot « geisha » peut s’interpréter comme « personne d’arts » ou « femme qui excelle dans le métier de l'art ». Les geishas existent depuis le 17ème siècle au Japon. Aussi surprenant que cela puisse paraître,  les geishas au tout début étaient des hommes.

    En fait, il était de coutume dans les familles pauvres de vendre son enfant à une "maison de geisha" ou okiya. La geisha apprend dès toute petite des arts très variés comme la danse, notamment avec les éventails, elle apprend également à jouer de la musique, du shamisen. Elle doit parfaitement savoir faire la conversation puisqu'elle doit être capable d'animer un repas ou une simple soirée en compagnie d'hommes très influents. Elle doit savoir servir le saké ou le thé. Mais elle doit aussi maîtriser les arts traditionnels japonais comme l'ikebana, la poésie japonaise. Une geisha est par définition une femme gracieuse, subtile, elle doit savoir flatter sans "flirter" et savoir être réservée, ou plutôt ne montrer que ce qu'on attend d'elle.

    La geisha porte un kimono appelé obebe. Assemblé de plusieurs morceaux, il est très lourd mais somptueux, égalant en richesse et en raffinement comme le kimono du mariage. Entièrement réalisé à la main, il arbore de délicats motifs de décoration et nécessite à peu près 24 mètres d'étoffe pour le confectionner. Une ceinture, l'obi, est nouée dans le dos à l'inverse des prostitués qui la nouent sur le ventre. Sous le kimono, elle porte une robe dont le col dépasse à la base du cou. Une authentique geisha porte le col dans les mêmes teintes que son kimono, tandis que celui d'une maiko (apprentie) est rouge et celle qui est en voie de le devenir doit porter le col blanc.

                                                    

    Chaque geisha possède environ une quinzaine de kimonos, dont le prix peut varier de 12.000 à 23.000 euros. Achetés par la Mama san de sa maison, ils seront remboursés au fur et à mesure des gains obtenus par la geisha. Ce remboursement s'étale généralement sur plusieurs années. La garde-robe de la geisha lui permet ainsi de se changer deux ou trois fois au cours d'un même dîner, comme il se doit. La coiffure et le maquillage jouent également un rôle primordial. Les chignons compliqués, reproduisant les coiffures de l'ère d'Edo, que portent les geisha imposent des heures d'arrangement et bien sûr d'avoir des cheveux longs ou très longs. Comme elles doivent changer de coiffure à chaque danse, elles ont adopté, dans les années 60, le port de la perruque, ou Katsura, toujours faits de vrais cheveux et donc très chers. Le maquillage est demeuré le même depuis des siècles. Il se compose d'une base blanche qui recouvre tout le visage et d'une teinte rouge vif qui recouvre toutes les lèvres. Pour renforcer l'aspect sensuel, des rayures rouges sont peintes à la base du cou, ce qui donne l'impression de voir, au travers du masque blanc, la peau nue de la geisha.

               

    Soumise à une discrétion absolue et à un code de conduite très strict, elle est protégée dès l'âge de quatorze ans par un « danna », homme riche et marié qui l'entretient et bénéficie officiellement de ses faveurs sexuelles. Les geisha ne sont pas des prostituées mais plutôt des hôtesses  raffinées d'excellente compagnie réservées à des clientèles très aisées. Bien qu'autrefois, il était possible et presque systématique d'acheter leur virginité (un événement appelé "mizuage "), elles n'étaient pas forcées d'avoir des relations sexuelles avec leurs clients, ni même avec l'homme qui avait payé beaucoup d'argent pour acheter leur virginité. C'est sur ce plan que leur nom est resté dans l'appellation boules de geisha. Pourtant, beaucoup de prostituées ont revendiqué un statut de geishas pour appâter les hommes. Cette usurpation a considérablement entaché la réputation de ces artistes superbes.

    Véritable institution sociale depuis le XVIIe siècle, la geisha est intimement liée à l'histoire économique, politique et érotique du Japon. L'ouverture du Japon à l'influence étrangère au XIXe siècle, la loi anti-prostitution de 1956 et surtout celle rendant l'instruction obligatoire jusqu'à quinze ans modifièrent la condition des geishas, dépositaires d'une culture ancienne encore accessible aux nantis, bien que sur le déclin. 

    Aujourd'hui, les geisha n'entrent plus dans les maisons de geisha dès leur enfance. Devenir une geisha est aujourd'hui un acte entièrement volontaire, qui se fait en général vers quinze ans. L'apprentissage reste néanmoins long et difficile.

     


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  • Commentaires

    1
    Jeudi 6 Mai 2010 à 19:24
    Divines hôtesses
    Bonjour Abyga*elle Il ya un moment que je n'avais posé de commentaire. Mais je reste émerveillé par de si belles choses. Je suis resté sous le charme de cet article. J'admire toutes ces histoires . Et magnifiquement représenté chez vous Abyga*elle Merci pour ces moments pure.
    2
    Mardi 11 Mai 2010 à 21:23
    Splendide Geisha
    Merci de ces explications d'un aspect culturel qui m'etait - jusqu'à vous lire - mal connu. Au plaisir de continuer a vous lire. Maitre P
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    3
    Samedi 15 Mai 2010 à 19:39
    Geishas !
    Je comprends où mon commentateur a pris son historique sur les Geishas, sourire, c'est donc un de tes lecteurs , sourire Mais peu importe, tes photos sont tres belles et je te souhaite beaucoup de bonheur avec ton Maitre Je t'embrasse
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